Mickaël, salarié agricole : le choix du temps partagé 

Mickaël Dorval travaille pour Partag’Emploi, le groupement d’employeurs spécialisé en agriculture. Il partage son temps de travail entre cinq exploitations dont celle de Richard Le Moal à Poullaouen. Un coup de pouce très apprécié par ce dernier.

L’association Partag’Emploi, groupement d’employeurs agricole, est née en 2009 dans le sillage de Finistère Remplacement. Elle propose un service destiné aux exploitants ayant besoin de main-d’œuvre à temps partiel de façon régulière, et offre aux salariés les garanties d’un temps plein. « Les attentes des exploitants ont changé. Ils veulent se délester de certaines tâches et avoir du temps libre. Toutefois, ils n’ont pas besoin de personnel à plein temps », explique Stéphane Charon, directeur de la structure.

Cinq exploitations, un CDI

Douze ans après sa création, Partag’Emploi rassemble 110 adhérents sur le Finistère, dont 22 dans le centre du département. L’association emploie quarante salariés équivalent temps plein, dont sept en centre-Finistère. Parmi eux, Mickaël Dorval, 29 ans, originaire de Châteauneuf-du-Faou. « J’ai passé un BEP puis un bac pro charpente, mais cela ne m’a pas plu. J’ai donc décidé d’intégrer le centre de formation de Saint-Ségal pour préparer un BPREA (brevet professionnel responsable d’entreprise agricole). À la sortie j’ai tout de suite été engagé par Finistère Remplacement avant de rejoindre Partag’Emploi il y a quatre ans » se souvient le Châteauneuvien. Cette reconversion ne doit cependant rien au hasard pour ce fils d’agriculteurs, qui avoue avec le sourire avoir « baigné dans ce milieu » toute sa vie.

« Je pars serein et je reviens l’esprit plus léger »

« Un investissement dans l’humain »

Aujourd’hui Mickaël partage son temps de travail entre cinq exploitations, dont celle de Richard Le Moal, installée au village de Kerriou en Poullaouen et spécialisée en lait, aviculture et céréales. Depuis deux ans, le jeune châteauneuvien y travaille tous les vendredis. Un complément de main-d’œuvre bien venu pour l’agriculteur poullaouenais de 39 ans, adhérent de Partag’Emploi depuis une dizaine d’années. « J’ai fait appel au groupement d’employeurs car cela me permettait de dégager du temps pour moi sans que cela n’impacte l’activité de la ferme » explique-t-il. Un « investissement dans l’humain » que Richard Le Moal ne regrette pas. « Cela me permet de souffler en toute confiance. Quand je m’absente, notamment pour des vacances, je n’ai plus à guetter le téléphone. Je pars serein et je reviens l’esprit plus léger ».

Mickaël, qui a rejoint Partag’Emploi il y a quatre ans, partage aujourd’hui son temps de travail entre une exploitation spécialisée dans les travaux d’élagage et quatre exploitations agricoles (Photo Le Télégramme/Nathalie Com)

« Un confort pour l’exploitant et le salarié »

« Pour un exploitant c’est un effort que d’adhérer au groupement car il doit s’engager. Mais après, quel confort ! » appuie Stéphane Charon. D’un côté, la sécurité de l’emploi pour les personnes souhaitant travailler en agriculture sans avoir à reprendre une ferme. Et de l’autre, du temps dégagé pour les exploitants, sans recours à l’embauche. Pour les salariés aussi, les avantages ne manquent pas. « Avoir un planning, c’est sécurisant. Et puis le travail n’est jamais monotone » sourit Mickaël. Sans parler qu’officier en même temps dans trois autres fermes laitières de tailles différentes -deux à Collorec et une à Châteauneuf-du-Faou- ainsi que dans une exploitation de travaux agricoles, favorise sa capacité d’adaptation. Cela lui permet aussi d’acquérir des compétences très variées dont profitent ceux chez qui il travaille. « C’est appréciable d’avoir un œil extérieur, cela permet souvent un gain de temps » reconnaît Richard le Moal.

« Les besoins en main-d’œuvre explosent. Actuellement, sur le seul département du Finistère, plus de 200 postes en CDI sont à pourvoir »

« Les candidats manquent »

Un échange gagnant-gagnant donc qui donnera peut-être envie à Mickaël de se lancer à un jour son tour dans le grand bain. « Me mettre à son compte, pourquoi pas. Tout dépendra de la conjoncture. Travailler comme salarié, surtout pour Partag’Emploi, c’est à mon sens, la meilleure école pour y arriver ».

Partag’Emploi compte actuellement 110 adhérents, dont une large majorité de producteurs laitiers. (Photo Le Télégramme / Nathalie Com)

Et le jeune homme d’encourager les indécis à sauter le pas. D’autant que le secteur agricole recrute. « Les besoins en main-d’œuvre explosent. Actuellement, sur le seul département du Finistère, plus de 200 postes en CDI sont à pourvoir en salariat agricole. Malheureusement les candidats manquent » regrette Stéphane Charon.

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