Garde d’enfants : les agriculteurs peuvent aussi se faire remplacer !

Après avoir fermé le temps du confinement, les écoles accueillent à nouveau les enfants, mais à temps partiel seulement. Pas simple, quand on est agriculteur, de garder ses enfants ou de leur faire la classe, tout en continuant le travail sur l’exploitation. Un casse-tête auquel Anne Guégaden-Le Vourc’h a mis fin avec soulagement quand le Gouvernement a mis en place une allocation de remplacement.

Pour pouvoir s’occuper sereinement de Pierre et Mathilde, et les aider à apprendre leurs cours et faire leurs devoirs, Anne Guégaden-Le Vourc’h, productrice de lait, a sollicité l’allocation de remplacement auprès de la MSA.

« Dès le 16 mars, j’ai demandé à bénéficier d’un arrêt maladie pour garde d’enfants auprès de la MSA ». Productrice de lait à Plounevez-Lochrist (29), Anne Guégaden-Le Vourc’h ne voyait pas comment gérer autrement la scolarité à la maison de ses deux enfants. « Les faire venir avec nous à la ferme pendant qu’on travaille ? Il y a toujours un risque d’accident. Et il me fallait du temps pour encadrer leurs cours ».
Si la jeune maman décide d’arrêter de travailler, son époux, Jean-Marc, ne peut tout assumer seul sur l’exploitation. Et si son père lui donne encore un bon coup de main, pas question de le solliciter en ces temps de pandémie. « Il a plus de 70 ans… Nous ne voulions pas qu’il prenne de risques pour sa santé ».

S’occuper des enfants en toute sérénité

Adhérent de Partag’emploi depuis quelques temps, le couple emploie Maxime tous les lundis. Dans un premier temps, il décide donc de le solliciter un peu plus souvent. « Mais ça ne suffisait toujours pas ». Et c’est avec angoisse que les éleveurs voient se profiler les gros travaux des champs, ensilage d’herbe et semis de maïs, avant que, fin avril, le Gouvernement ne se décide, enfin, à octroyer une allocation de remplacement.

Réservée aux parents d’enfants de moins de 16 ans, l’allocation, d’un montant de 112 €/jour, 7 jours sur 7, ne couvre pas totalement le coût du remplacement, aux alentours de 175-180 €/jour. « Mais tant pis », se disent Anne et Jean-Marc qui, comme une vingtaine de familles dans le département, sollicitent Finistère remplacement. « Et David est venu me remplacer ». Habitué de l’exploitation, puisqu’il assure le remplacement du couple un week-end par mois et pendant les congés, il n’a aucun mal à prendre ses marques. « Et je peux en toute sérénité m’occuper des enfants, apprécie Anne Guégaden-Le Vourc’h. Je sais que sur l’exploitation, le travail sera bien fait ».

Les encourager
Il faut dire qu’à la maison, elle ne chôme pas ! « Il me reste tout le volet administratif de l’exploitation à assumer. Et du côté des enfants, les profs nous ont demandé de respecter les horaires et l’emploi du temps de l’école ». Pierre et Mathilde commencent donc leur journée à 8h30, font une pause avec leur papa dans la matinée puis travaillent jusqu’à midi, avant de reprendre de 13h30 à 16h.
« Pierre, en 5e, travaille pratiquement tout le temps devant l’ordinateur », constate sa maman qui, tous les matins, imprime les cours et les devoirs de sa sœur. « Mais Mathilde aussi doit visionner des cours et des vidéos sur l’ordinateur ». Et s’ils travaillent en autonomie une bonne partie de la journée, les enfants peuvent compter sur leur maman pour les aider, si besoin, mais aussi pour les encourager. « C’est incroyable le boulot que leur ont donné certains de leurs profs ! Au point que, certains jours, Mathilde était découragée ».

Une semaine sur deux
Bien qu’elle ait été enseignante une bonne dizaine d’années, Anne n’aura finalement que peu goûté de faire la classe à ses enfants. « Ce n’est pas le boulot d’une maman ». Une situation qui n’est cependant pas près de s’achever… « Mathilde a repris les cours, mais seulement le lundi et le mardi. Et Pierre recommence le 25 mai, une semaine sur deux ». Contrainte supplémentaire : le primaire ayant modifié les horaires de cours pour éviter que les enfants ne se croisent, la fillette ne pourra plus prendre le bus qui, jusque-là, la ramenait à la maison. « Il faudra donc aller la chercher tous les soirs, calcule Anne. Heureusement que je pourrais me libérer ».
Pour le moment, l’allocation est prévue tant que dure l’état d’urgence sanitaire, au moins jusqu’au 10 juillet. « Ça tombe bien ! D’habitude, les enfants vont au centre de loisirs pendant les vacances. Mais pour le moment, il est fermé ». Comme le sont aussi les activités sportives des enfants, rugby et judo pour l’un, athlétisme et judo pour l’autre. « Ça commence à leur manquer. Comme leurs copains et copines, qu’ils avaient hâte de retrouver ».

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